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L’eau de la Terre est la même que l’eau de la Lune

La Lune vue en infrarouge. Les zones bleues montrent les zones où le sol recèle de l'eau. L'analyse des échantillons de roches lunaires contenant de l'eau a montré qu'elle avait la même origine que celle de la Terre. © ISRO, Nasa, JPL-Caltech, Brown University, USGS

La Lune vue en infrarouge. Les zones bleues montrent les zones où le sol recèle de l’eau. L’analyse des échantillons de roches lunaires contenant de l’eau a montré qu’elle avait la même origine que celle de la Terre. © ISRO, Nasa, JPL-Caltech, Brown University, USGS

Article source: futura-sciences.com
Par Delphine Bossy, Futura-Sciences, Le 19 mai 2013 à 11h31
FuturaSciences

L’eau retrouvée dans des échantillons de roches de la Lune, rapportés par les missions Apollo, a la même origine que l’eau surTerre : elle serait venue des chondrites carbonées, lors de la formation de notre planète. Ce résultat vient chahuter les idées établies sur la naissance de la Lune.

La question de l’origine de l’eau sur la Terre et sur la Lune est sujette à controverses depuis plusieurs décennies. La théorie globalement admise est que l’eau proviendrait de chondrites carbonées. Ces petits corps, très anciens et chargés d’eau, ont frappé la Terre lors de sa formation par accrétion, et lui ont donné l’eau qui se trouve au sein du manteau. Certains suggèrent toutefois qu’il est plus probable que l’eau provienne de comètes, composées à 80 % de glace, qui sont tombées sur notre planète une fois son accrétion terminée.

Cette affaire a à voir avec l’histoire de la Lune. L’hypothèse actuelle fait intervenir une collision entre la protoTerre et un corps de la taille de la planète Mars, appelé Théia. Ce choc se serait produit voilà 4,5 milliards d’années, et aurait généré un disque de débris conduisant à la formation de la Lune. L’eau, que l’on sait incluse dans les profondeurs de notre satellite, proviendrait donc de celle de la protoTerre. La Lune ayant rapidement formé une lithosphère solide, l’eau, chez elle, n’a pas pu arriver plus tard.

Dans une étude publiée dans la revue Science, le géochimiste Alberto Saal et son équipe viennent de démontrer, qu’effectivement, l’eau trouvée dans le sol lunaire a bien la même origine que celle de la Terre elle-même.

Des doutes sur le modèle de formation de la Lune

Les échantillons de roches de cette étude ont été rapportés par les missionsApollo 15 et 17. Les chercheurs ont déterminé le rapport deutérium/hydrogène (le premier étant un isotope du second). Ce rapport s’est révélé similaire à celui des chondrites carbonées, mais aussi à celui de l’eau terrestre. Ce résultat suggère une origine commune pour l’eau de la Terre et celle de la Lune, concluent les auteurs, ce qui induit de fortes contraintes sur les modèles de formation de la Terre et de la Lune.

En effet, nombre d’astrophysiciens estiment que lors de la collision entreThéia et la jeune Terre, la chaleur générée aurait complètement évaporé l’eau que la Terre aurait pu transmettre à la Lune en formation. Ainsi, les résultats de l’équipe d’Alberto Saal montrent clairement qu’il subsiste des zones d’ombre sur les conditions de la naissance de la Lune. Ils appuient néanmoins l’idée que l’eau sur Terre est engendrée par les chondrites carbonées.

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Mise à jour investigation océanographique et oanis, le: 27/05/2013 à : 16h55.

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L’Aquapod, un étonnant concept de fermes marines en haute mer.

 
Les Aquapod sont faciles et rapides à assembler. Ils peuvent être lancés depuis un port ou tout simplement au départ d’une plage. © Ocean Farm Technologies

Post envoyé par Gilles Thomas pour investigations océanographique et O.A.N.I.s , le 11/10/2012 à 20h00.

Article source:http://www.futura-sciences.com/

Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences

Face à la surpêche qui menace les stocks de poissons, l’aquaculture semble promise à un bel avenir mais l’impact sur le littoral et sur les eaux côtières pose problème. Pour s’en affranchir, un nouveau concept de ferme aquacole a été développé : l’Aquapod, sorte de cage sphérique à poissons, exploitable en haute mer. Mangerons-nous bientôt plus de poissons grâce à lui ?

  • À découvrir : notre page spéciale cuisine du futur !

Le poisson, un aliment riche en protéines, est régulièrement consommé par des centaines de millions de personnes dans le monde. Malheureusement, les stocks de cette ressource alimentaire tendraient à diminuer d’année en année et pourraient à terme manquer pour de nombreuses populations. La sur pêche est bien évidemment en cause. L’une des solutions envisagées consiste à élever les poissons. À ce jour, seuls 2,8 % des organismes marins consommés seraient produits en aquaculture.

Le développement de cette filière présente de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients logistiques et environnementaux. Les fermes aquacoles actuelles ont besoin d’eaux calmes, car les vagues et les courants forts les fragilisent, et doivent idéalement se situer à proximité du littoral, donc dans des eaux peu profondes. Cette situation est problématique. Les excès de médicaments et de nourriture fournis aux poissons participeraient activement à la pollution des eaux côtières. Par ailleurs, les cas d’animaux exotiques, malades ou blessés ayant réussi à s’échapper ne sont pas rares. Or, ils peuvent entrer en compétition avec la faune locale ou transmettre leurs pathologies.

L’entreprise Ocean Farm Technologies, créée par des biologistes marins en 2005, prétend détenir une solution : l’Aquapod. Cette cage à poissons sphérique peut être emportée en haute mer, puis être fixée sur des sites profonds voire dériver au gré des courants, tout en nécessitant peu d’interventions humaines. Ce système novateur permettrait une importante production de poissons sains, d’une manière durable et non polluante.

L’Aquapod, une alliance entre métal et plastique

Les cages se composent d’un grand nombre de cadres triangulaires en acier galvanisé. Leur assemblage permet d’obtenir des sphères mesurant à 8 à 28 m de diamètre (contenance de 115 à 11.000 m3). Le traitement du métal réduit la fixation d’organismes marins benthiques, limitant ainsi l’utilisation de peintures antifouling particulièrement polluantes.

Chaque triangle est constitué d’un cadre renfermant un filet en polyéthylène, fabriqué à 80 % à partir de produits recyclés, recouvert d’un treillismétallique. Cette double protection évite les fuites de poissons et les attaques de prédateurs. Certains panneaux sont adaptables afin de recevoir, entre autres, un système d’alimentation automatique ou une trappe d’accès.

Les cages sont utilisables en surface ou en profondeur, aussi bien sur le littoral qu’au large. Les triangles pèsent entre 40 et 50 kg à l’air, mais leur poids s’annule une fois dans l’eau. Ces sphères peuvent être immergées avec facilité, permettant de les soustraire à l’action des vagues, par exemple en cas de tempête, ou de les protéger de tout risque de collision avec des engins flottants tels que des navires.


Certains aspects techniques seront appréciés par les professionnels de la filière aquacole. Plus besoin de plonger parfois profondément pour aller nettoyer les cages ou les filets. Il suffit en effet de se mettre sur l’Aquapod en surface et de le faire tourner sur lui-même. Même si, en revanche, il est plus facile de manipuler des gros éléments sous l’eau. © Ocean Farm Technologies.

Des cages à poissons fixées ou dérivantes

Plusieurs projets ont vu le jour pour tester les possibilités d’exploitation de ces sphères. Les 34 Aquapod actuellement immergés dans le monde sont principalement ancrés, au moyen de longs câbles, dans des eaux profondes (parfois entre 200 et 300 m). Ils sont donc fixes, comme les fermes aquacoles conventionnelles, mais leur impact sur l’environnement est réduit du fait de la plus grande profondeur. Les courants marins peuvent en effet emporter et diluer les déchets organiques avant qu’ils ne parviennent sur le fond, diminuant ainsi les risques de pollution. L’eau des cages est également plus facilement remplacée.

Afin de faciliter la manœuvrabilité et le transport des sphères, Cliff Goudey du MIT Offshore Aquaculture Engineering Center (OAEC) les a équipées de moteurs électriques, reliés à un générateur en surface. Ces engins n’ont pas besoin d’être puissants. Le chercheur les destine simplement au repositionnement des Aquapod dans des masses d’eau les… transportant vers leurs sites de fixation.

En effet, de telles sphères pourraient un jour être lancées à la dérive au sein de courants marins circulaires, par exemple dans des eddies (des tourbillonsgéants pouvant atteindre 100 à 200 km de diamètre). Un test grandeur nature a été réalisé à Hawaï en 2011 dans le cadre du projet Velella. Un Aquapod de 8,7 m de diamètre contenant 2.000 poissons a été tiré au large par une goélette puis laissé à la dérive durant plusieurs mois. La cage a alors librement évolué entre 3 et 75 milles marins des côtes (5 à 140 km) en réalisant des cercles. Elle revenait donc régulièrement à son point de départ. Selon les chercheurs, la croissance des poissons, des Seriola rivoliana, a été plus importante que celle observée dans une ferme conventionnelle.

Les futures fermes aquacoles pourraient ainsi dériver dans les océans, au sein des eaux naturellement fréquentées par les poissons produits, là où l’espace ne risque pas de manquer et où la pollution est moindre… Ce type de projet pourrait permettre de produire de plus grandes quantités de poissons de qualité sans pour autant dégrader notre environnement.

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Durant tout le mois d’octobre, Futura-Sciences vous présente la cuisine du futur. Un petit tour d’horizon des tendances et prochaines innovations dans nos champs, notre cuisine et notre assiette.

Connaissez-vous par exemple la cuisine note à note ? Les fermes urbaines verticales ? Outre des bouleversements dans l’alimentation et les modes de production, notre quotidien est en passe d’être facilité par des cuisines connectées et intelligentes, qui vous seront présentées. Et dans l’espace, que mangeons-nous ? Réponse d’un astronaute !

Les 34 Aquapod actuellement déployés peuvent être observés à Puerto Rico, en Indonésie, à Panama, en Floride et à Hawaï. © Ocean Farm Technologies

La santé mondiale des océans obtient un 6 sur 10

Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences

Un nouvel indice, l’Ocean Health Index, vient de voir le jour. Il évalue la santé des océans en tenant compte de l’utilisation que nous en faisons. Des données économiques, sociales ou politiques sont en effet intégrées dans son calcul. La note globale serait de 60 sur 100, mais de nombreuses disparités se cachent derrière ce résultat.

Près de la moitié de la population mondiale vivrait à proximité des mers et océans de la planète. Sources de nourritures, d’emplois ou de loisirs, ces étendues se révèlent d’une importance capitale pour l’Homme. Malheureusement, de nombreuses activités anthropiques telles que lasurpêche, le développement côtier et la production de substances polluantes altèrent les écosystèmes marins tout en dégradant les sources d’avantages qu’ils nous procurent. Des politiques de gestion durable doivent donc être mises en place pour assurer la survie de ces milieux tout en maintenant les bénéfices que nous en tirons.

Plusieurs centaines d’indices reposant sur un nombre limité de facteurs biologiques ou économiques existent pour décrire l’état de ces écosystèmeset de leurs constituants. Cependant, ils sont souvent réservés aux spécialistes car trop techniques et obscurs pour le grand public. Par ailleurs, ils ne permettent pas de juger facilement si une certaine balance est respectée entre le développement des activités humaines et la capacité des océans à subvenir à nos besoins tout en restant en bonne santé.


La santé globale des océans vient de recevoir la note de 60/100 par un groupement international de chercheurs mené par Benjamin Halpern de l’University of California à Santa Barbara. Mais concrètement, à quoi correspond ce nombre et surtout pourquoi a-t-il été calculé ? Cette vidéo présente, en anglais, les réflexions ayant poussé les scientifiques à créer l’indice de santé des océans, ou Ocean Health Index. Il permet, pour chaque océan, mer ou zone économique exclusive, de définir si l’Homme exploite bien au mieux ces écosystèmes marins sans pour autant les endommager. © Conservation International et National Geographic Society

Pour combler ce manque, des chercheurs menés par Benjamin Halpern de l’University of California à Santa Barbara viennent de définir l’indice de santé des océans (ou Ocean Health Index). Son calcul tient compte de 10 paramètres issus de données écologiques (taille des stocks de poissons,biodiversité, stockage du carbone, zones protégées), économiques (valeur touristique), sociales ou encore politiques. Il peut être déterminé, d’après les informations publiées dans la revue Nature, à l’échelle de la planète, d’un océan ou d’un pays. Le score global serait de 60/100, mais de nombreuses disparités existent d’une contrée à l’autre.

Océans : un 6,6/10 pour la France métropolitaine

Les résultats vont de 36 en Sierra Leone à 86 sur l’île Jarvis dans l’océan Pacifique. Près de 32 % des territoires ont reçu une note inférieure à 50. À l’inverse, 5 % des pays ont atteint une note supérieure à 70, démontrant ainsi l’existence de territoires gérant efficacement et surtout durablement leurs ressources marines. Les zones économiques exclusives (voir la carte) des contrées développées présenteraient globalement de bons scores (73 pour l’Allemagne, 63 pour les États-Unis et 66 pour la France métropolitaine) en raison de leur plus forte économie et de réglementations permettant une gestion plus efficace des pressions exercées sur le milieu marin. Certains pays développés ont tout de même obtenu de mauvaises notes, à l’image de la Pologne (42) et de Singapour (48).

Carte présentant les scores de l'indice de santé des océans obtenus par pays. Les calculs ont été réalisés pour 171 zones économiques exclusives, c'est-à-dire des aires maritimes sur lesquelles des états exercent des droits souverains.
Carte présentant les scores de l’indice de santé des océans obtenus par pays. Les calculs ont été réalisés pour 171 zones économiques exclusives, c’est-à-dire des aires maritimes sur lesquelles des États exercent des droits souverains. © Ben Halpern et collègues, NCEAS 2012

Les créateurs de cet indice le présentent comme un puissant outil de gestion, de communication et de sensibilisation puisque facile à comprendre. Il n’a pas été déterminé dans le but de dresser un bilan négatif de la santé de nos océans. Il serait surtout destiné à mettre en avant l’efficacité des efforts qui seront faits dans le futur. Les politiciens et scientifiques pourront également analyser les scores obtenus pour chaque paramètre entrant dans son calcul afin de savoir où porter leurs efforts.

La création de l’Ocean Health Index est vue d’un bon œil par de nombreux chercheurs. Il reste maintenant à savoir s’il sera un jour adopté par le monde politique puisqu’il permet notamment de définir combien de ressources peuvent être extraites des océans sans mettre à mal leur santé. Entretemps, les auteurs espèrent qu’il sera exploité par des personnes ou institutions gérant par exemple des milieux protégés.

De plus amples informations sur la méthode de calcul et le potentiel duOcean Health Index sont disponibles à l’adresse :www.oceanhealthindex.org.

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