INVESTIGATION OCEANOGRAPHIQUE ET OANIS Nos questions Ufologiques nous orientent vers le cosmos, cependant certaines réponses pourraient venir des Abysses
Images en microscopie électronique de la bactérie Alcanivorax borkumensis. L’on peut apercevoir des organites ronds permettant de stocker les hydrocarbures absorbés par la bactérie dans l’attente de leur dégradation. Crédits : University of Seattle. Crédit : trustmyscience.com/
Des bactéries se nourrissant d’hydrocarbures découvertes au fond de la fosse des Mariannes
Les fonds océaniques demeurent encore largement inexplorés par l’Homme, qui connaît mieux la planète Mars que ces environnements terrestres extrêmes. Pourtant, ces derniers abritent une faune et une flore aux propriétés remarquables. Récemment, au fond de la fosse des Mariannes (10’994 mètres de profondeur), des chercheurs ont découvert diverses espèces de bactéries dégradant les hydrocarbures. Une découverte qui permettra aux scientifiques de mieux comprendre les conditions de vie et d’évolution des micro-organismes dans ces conditions extrêmes.
L’analyse microbienne la plus complète de la fosse à ce jour a permis de mettre en évidence un fort taux de bactéries — du genre Oleibacter, Thalassolituus et Alcanivorax — dégradant les hydrocarbures au fond de l’océan. Les scientifiques ont déjà vu des micro-organismes dégradants, mais jamais à ces profondeurs. La découverte a été publiée dans la revue Microbiome.
Les concentrations de ce plancton microbien se sont avérées plus élevées au fond de la fosse des Mariannes qu’à n’importe quel endroit jamais exploré auparavant sur Terre, ce qui pourrait donner aux chercheurs une nouvelle idée de la façon dont la vie existe et prospère à de telles profondeurs — où la pression est extrêmement élevée.
« Nous avons étudié les échantillons rapportés et identifié un nouveau groupe de bactéries dégradant les hydrocarbures » déclare Jonathan Todd, biologiste à l’université d’East Anglia (UEA) au Royaume-Uni. « Les hydrocarbures sont des composés organiques constitués uniquement d’atomes d’hydrogène et de carbone. On les trouve dans de nombreux endroits, notamment dans le pétrole brut et le gaz naturel ».
« Ainsi, ces types de micro-organismes mangent essentiellement des composés similaires à ceux du pétrole et les utilisent ensuite comme source d’énergie. Des micro-organismes similaires jouent un rôle dans la dégradation des marées noires lors de catastrophes naturelles telles que la marée noire de BP en 2010, dans le golfe du Mexique».
Une partie des conclusions de l’étude porte sur les hydrocarbures qui maintiennent les microbes en vie et sur leur origine probable. La pollution que nous avons provoquée risque de s’infiltrer dans la fosse située dans l’ouest de l’océan Pacifique.
« Nous avons constaté que les hydrocarbures existaient jusqu’à 6000 mètres sous la surface de l’océan, et probablement même plus en profondeur » explique Nikolai Pedentchouk, chercheur à l’UEA. « Une proportion importante d’entre eux est probablement issue de la pollution de la surface de l’océan ».
Schéma décrivant la chaîne métabolique complexe des bactéries de l’ordre des Oceanospirillales, permettant de dégrader les hydrocarbures présents dans leur environnement. Crédits : Jiwen Liu et al. 2019- Crédit : microbiomejournal.biomedcentral.com
« À notre grande surprise, nous avons également identifié des hydrocarbures biologiquement produits dans les sédiments océaniques au fond de la fosse. Cela suggère qu’une population microbienne unique produit des hydrocarbures dans cet environnement ».
Les hydrocarbures examinés par les chercheurs ont déjà été repérés dans des algues à la surface de l’océan, mais leur présence au plus profond de l’eau est une véritable découverte. Lors d’expériences en laboratoire, l’équipe a pu confirmer que la bactérie pouvait effectivement consommer des hydrocarbures dans des conditions extrêmes.
L’étape suivante consiste à collecter plus d’informations sur ces microbes et sur l’origine potentielle de leur nourriture, probablement à la fois naturelle et non naturelle. Il pourrait encore y avoir d’autres types de bactéries capables de se nourrir de composés hydrocarbonés de la même manière.
Les Lokiarchaeota, des microbes unicellulaires, ont été découverts dans un système de cheminées hydrothermales sous-marines entre le Groenland et la Norvège, à une profondeur de 2530 mètres. Crédits : Centre for Geobiology (University of Bergen, Norway) by R.B. Pedersen
Article source: nouveau-paradigme.com
7 Mai 2015, 20:53pm
| Publié par Le Nouveau Paradigme
Une nouvelle forme de vie a été découverte dans les profondeurs de l’Océan Arctique. Ces microbes jusqu’ici inconnus pourraient être le « chaînon manquant » dans le processus qui a mené les cellules simples (bactéries…) à évoluer vers les cellules complexes composant notre organisme.
Un organisme microbien inconnu à ce jour a été découvert par des biologistes de l’Université d’Uppsala (Suède) dans l’Océan Arctique, au large de la Norvège. Après analyse de son génome, les chercheurs sont parvenus à la conclusion qu’il constitue ni plus ni moins… le chaînon manquant permettant d’expliquer l’apparition des formes de vies complexes (plantes, champignons, animaux…), à partir des cellules simples des microorganismes tels que les bactéries.
Pour comprendre, il faut d’abord savoir que les biologistes divisent le vivant en deux grands groupes : les procaryotes et les eucaryotes. Les procaryotes sont des organismes unicellulaires pourvus d’une structure relativement simple, se caractérisant notamment par une absence de noyau dans la cellule. Concrètement, les procaryotes regroupent essentiellement des bactéries. Quant aux eucaryotes, ils présentent une structure cellulaire beaucoup plus complexe, caractérisée par de nombreuses structures spécialisées et un noyau pourvu de membrane. Les champignons, les plantes et les animaux font partie de ce dernier groupe.
Or, il est une énigme qui fascine depuis toujours les scientifiques : le processus qui a permis aux eukariotes d’évoluer il y a quelques deux milliards d’années à partie des cellules simples des procaryotes.
Dans les années 1970, un premier pas vers la compréhension de l’émergence des formes de vies complexes a été franchi, avec la description par le biologiste Carl Woese d’un nouveau groupe du vivant : les archées, des micro organismes unicellulaires ressemblant apparemment beaucoup aux procaryotes, mais dont de nombreuses caractéristiques les rapprochaient dans le même temps des eucaryotes, comme par exemple le processus de réplication de l’ADN.
Pour autant, l’énigme restait intacte : comment les formes de vie complexes avaient-elles bien pu voir le jour à partir des archées ? C’est précisément à cette question que la découverte réalisée par la biologiste suédoise Anja Spang (Université d’Uppsala, Suède) et ses collègues sont en passe de répondre. En effet, les microbes découverts dans les profondeurs de l’Arctique, baptisés Lokiarchaeota, se révèlent être un type particulier d’archées, dont la structure cellulaire est de toute évidence le chaînon manquant entre les archées précédemment connues et les cellules complexes des eucaryotes.
De fait, en scrutant le génome des Lokiarchaeota, les biologistes suédois se sont aperçus que ces unicellulaires partageaient de nombreux gènes avec les eucaryotes, comme par exemple les gènes synthétisant l’actine, une protéine responsable du mouvement cellulaire chez les eucaryotes.
En regroupant toutes les caractéristiques génétiques des Lokiarchaeota, puis en les replaçant dans l’arbre du vivant aux côtés des procaryotes, des archées et des eucaryotes, les chercheurs de l’Université d’Uppsala ont du se rendre à l’évidence : les Lokiarchaeota sont très probablement les organismes vivants à partir desquels les cellules complexes qui composent notre organisme ont vu le jour…
Anja Spang et ses collègues sont parvenus à ce résultat grâce à une technique appelée méta-génomique, qui permet de rassembler des morceaux de l’ADN pour reconstruire le génome d’un organisme vivant.